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Dieu, le corps et l'amour


Nous sommes créés par amour et pour l’amour, quel que soit notre état de vie ! Petite introduction à la théologie du corps de saint Jean-Paul II.

« Mais pourquoi ne nous a-t-on pas dit cela plus tôt ? » demandent les participants des Forums Wahou ! – qui synthétisent depuis 2015 la théologie du corps de saint Jean-Paul II lors de week-ends, 45 depuis le début.

En effet, ces enseignements éclairants du saint pape peuvent sembler peu accessibles. Les Forums Wahou ! ainsi que d’autres organismes se consacrent à en diffuser le message de manière pédagogique. Marie-Gabrielle Ménager et Esther Pivet en donnent la substantifique moelle dans un livret clair et illustré, Le beau projet de Dieu pour l’amour humain (Artège).

On distingue trois phases, fondées sur trois paroles du Christ : d’abord, le plan de Dieu à l’origine ; ensuite, le refus du plan de Dieu et ses conséquences sur la sexualité humaine ; enfin, la résurrection des corps.

A l’origine, notre corps est fait pour le don et la communion, comme le rappelle Jésus : « Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, et dit : à cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair » (Mt 19, 4-5). Même si nous avons quitté cet état d’origine par le péché originel, il demeure comme un écho au fond du cœur de tout homme. « Cet écho, c’est ce désir d’aimer en vérité qui est inscrit au fond de notre cœur, même s’il est enfoui sous nous blessures, nos péchés, nos faiblesses », rappellent Marie-Gabrielle Ménager et Esther Pivet.

Dieu ayant créé l’homme à son image, si l’on veut comprendre le sens de la sexualité humaine, c’est du côté de Dieu qu’il faut se tourner, et non du côté de l’animal. « A l’origine, c’est dans la communion vécue dans leur union en une seule chair que les époux révèlent le plus profondément Dieu qui est Amour. » Le corps rend visible le divin.

Avec le drame du péché originel, l’homme s’est coupé délibérément du Créateur et a refusé le don de Dieu. Il a ainsi perdu le sens du don. « C’est notre regard qui a changé, pas notre corps. Nous ne voyons plus le corps comme le resplendissement du cœur, de toute la personne, appelée au don. » Le regard peut être bon si c’est pour admirer la beauté, et désordonné s’il est surtout posé pour alimenter un désir de plaisir pour soi, réifiant l’autre. Les fautes d’ordre sexuel ne sont pas des fautes du corps, mais des fautes contre le corps et sa dignité. Comme à la Samaritaine (illustration), le Christ adresse un appel à notre cœur, à entendre ce désir d’aimer en vérité.

Troisième étape du triptyque : le salut et la résurrection des corps. Jésus est venu sauver l’humanité blessée au plus profond de son cœur. Il s’est donné pour nous en son corps, en livrant celui-ci sur la croix. A la résurrection des corps, « notre âme animera notre corps d’une manière beaucoup plus parfaite que celle que nous connaissons sur terre, et beaucoup plus parfaite que celle de l’homme à l’origine ». Nous serons tous en communion, nous aimant de l’amour même de Dieu.

Dans la perspective de la résurrection, le mariage est comme une école de communion qui nous prépare à la communion éternelle à Dieu. Ceux qui choisissent le célibat en vue du Royaume vivent dès cette terre ce à quoi nous sommes tous appelés au ciel : le don sponsal à Dieu.

Les deux vocations – mariage et célibat pour le Royaume – se confortent l’une l’autre : « Le don mutuel des époux est un modèle de don pour les personnes qui choisissent le célibat » et « les personnes ayant choisi le célibat pour le Royaume aident les couples mariés à réaliser que leur amour est orienté vers le Royaume ». Les consacrés, en s’abstenant d’unions sexuelles, en montrent la grande valeur. Les personnes qui vivent un célibat prolongé non choisi, quant à elles, sont appelées à ne pas vivre une vie « suspendue » vers le futur, mais à donner d’elles-mêmes dans le moment présent.

Même si elle ne représente qu’une partie de l’éducation affective et sexuelle, évoquant davantage le « pourquoi » que le « comment », la théologie du corps renouvelle notre regard sur le corps comme proclamation du mystère divin. Elise Tablé

Crédit photo : Parrocel/Wikimedia commons

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