Véronique Lévy, convertie et écrivain
Baptisée en 2012, Véronique Lévy – petite sœur du l’écrivain Bernard-Henri Lévy – vient de publier un recueil de poésie, Adoration.
Après sa conversion, Véronique Lévy, issue d’une famille juive, passait des journées en adoration devant le tabernacle. C’est ainsi que sont nés ses deux livres : Montre-moi ton visage, paru en 2015, et Adoration, sorti en octobre 2016, tous deux aux éditions du Cerf.
Dans ce dernier, elle restitue un dialogue très incarné avec le Christ vécu à la Basilique Notre-Dame des Victoires à Paris : « Le Seigneur m’a dit : « Écris, je veux que les gens sachent comment je peux les aimer, connaissent le pardon et la miséricorde », affirme Véronique Lévy. J’étais envahie par les mots, par un débordement de joie et par une certaine violence, celle de ne pouvoir totalement étreindre ce Dieu qui nous précède. »
Elle ajoute : « Les strophes ont un rythme ternaire, évoquant la respiration trinitaire. Les mots sont nus, comme des pellicules très sensibles imprimant la Lumière née de la Lumière, la Lumière du monde !, de petits miroirs, de petites «Véronique » - qui vient de vera icona. »
Le chemin de conversion de Véronique Lévy remonte à ses trois ans, quand une enfant lui a parlé du Seigneur sur une plage : « J’ai compris que le Christ est la Vérité, la vie de l’âme. Je disais alors des prières avant de m’endormir, en cachette, car mes parents étaient juifs. Le Seigneur a été mon jardin secret, un lieu de vraie liberté face aux conditionnements et aux manipulations. Plus tard, après le décès de mon père et de ma mère, j’ai mené une vie décousue, sortant dans des bars la nuit dans une logique d’hyper-séduction, car je sentais que la seule antidote à la mort, c’est l’amour » explique-t-elle.
Un jour, elle fait un « songe miraculeux », où elle voit le Christ en croix, dans une cathédrale, qui lui dit « Que ton cœur de pierre devienne un cœur de chair » et lui transperce le cœur avec des lames à l’extrémité de ses mains.
Un homme dont elle est alors amoureuse l’emmène à l’église Saint-Gervais à Paris. Elle y découvre la liturgie, le corps du Christ, le corps mystique qu’est l’Eglise, pour laquelle elle ressent aujourd’hui un attachement viscéral. Elle s’engage dans le catéchuménat et est baptisée.
« Je suis arrivée au port de mon désir profond, raconte-t-elle. La Vérité a un visage : Jésus-Christ. Il n’y a pas d’amour sans vérité. Avec le Christ, je peux être moi-même. Il y a cet amour indéfectible en moi, dont la radicalité peut faire peur, car la vérité du Christ déchire toutes les illusions et les compromissions ». Depuis sa conversion, Véronique témoigne dans des églises et dans ses livres de sa vie « à l’ombre du Cœur du Christ ». • Solange Pinilla
Le questionnaire de Proust revisité de Véronique Lévy
Votre sainte préférée ? Sainte Jeanne d’Arc. J’aime ses phrases cristallines comme celle-ci : « Mon étendard était blanc, en toile blanche. Il y avait dessus écrits les noms «Jésus Marie », je crois. Mon étendard, je l’aimais plus, quarante fois que mon épée. »
Le poète que vous aimez le plus ? Paul Claudel.
Le principal trait de votre caractère ? L’émerveillement et.... l’impatience.
Comment aimeriez-vous mourir ? Pendant la Communion.
Un lieu que vous aimez à Paris ? Mon berceau : l’église saint Gervais-Saint Protais, où j’ai été baptisée.
La pièce préférée de votre garde-robe ? Ma robe de « naissance », la robe en dentelle blanche que j’ai portée à la veillée pascale, le 7 avril 2012, la nuit de mon baptême. Votre occupation préférée ? Prier.
Votre prière préférée ? Le Magnificat.
Une phrase de la Bible qui vous inspire ? « Or tandis qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples en disant : « Prenez, mangez, ceci est Mon Corps. » Puis, prenant une coupe, Il rendit grâce et la leur donna en disant: « Buvez en tous car ceci est Mon Sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés.» » (Matthieu 26, 26-28)
Un lieu pour faire une retraite ? Le monastère Notre-Dame de l’Assomption à Bet Gemal en Terre Sainte, confié aux petites sœurs de Bethléem.
Une odeur de votre enfance ? L’odeur de sucre et de vanille des petits pains chauds que faisait ma mère le samedi à la campagne.
Comment allez vous fêter Noël ? À la Messe de minuit.
Votre devise ? Celle de Sainte Jeanne d’Arc : « Dieu premier servi. » •
Article paru dans Zélie n°15 - Décembre 2016 - Crédit photo © Yann Revol