Communiquer avec un adolescent
Dans Parler pour que les ados écoutent, écouter pour que les ados parlent (éditions du Phare), Adele Faber et Elaine Mazlish, connues internationalement pour leurs ouvrages sur une communication harmonieuse, donnent des conseils très concrets pour dialoguer avec les adolescents.
L’idée principale est que les parents ne pourront être écoutés que s’ils instaurent avec leurs enfants un climat d’écoute et de bienveillance, au lieu de leur parler essentiellement sous forme d’un flot de reproches et de conseils.
Cela concerne aussi bien les détails du quotidien – rangement de chambre, travail scolaire ou sorties entre amis – que les questions plus sérieuses – sexualité ou encore délinquance et drogue. Des ateliers de formation à cette méthode existent dans de nombreuses régions.
• Accueillez les sentiments de votre adolescent. Au lieu de les écarter et de donner un conseil, répondez par « Oui », ou par un son. Décrivez ses pensées et ses sentiments ; puis redirigez le comportement : « J’entends que tu préfères faire cela ; mais tu as promis de faire ceci. » Ou même accordez dans l’imaginaire ce que vous ne pouvez donner en réalité, pour montrer que vous prenez en compte le désir : « Ce serait génial si tu pouvais être à deux endroits en même temps, non ? » Ces idées peuvent être mises en œuvre également dans les relations entre adolescents.
• Évitez les ordres et les menaces. Il est préférable de décrire calmement le problème, ou de dire comment vous sentez, ou encore d’exprimer vos attentes : « Je suis déçu, je pensais que la table serait débarrassée à mon retour. » Cela peut parfois mieux passer par écrit. Donner le choix reste une bonne idée pour trouver une option qui satisfera les besoins de chacun : « Que préfères-tu : baisser complètement le volume de la musique ou le baisser un peu et fermer ta porte ? »
• Évitez les punitions et exprimez vos attentes. La punition ne va susciter chez l’adolescent qu’un sentiment de frustration et d’énervement : « Mes parents sont méchants et injustes, vivement que je quitte cette maison. » La punition va l’empêcher de regarder ce qu’il a fait de mal et de réfléchir à la façon de réparer. Exprimez plutôt vos sentiments et vos attentes et indiquez une façon de réparer : « Quand tu te rends compte que tu as offensé quelqu’un, il est préférable de t’excuser. » Même si l’ado continue son attitude irrespectueuse, agissez en conséquence – quittez la pièce par exemple – , mais essayez de ne jamais fermer la porte au dialogue.
• Trouvez une solution ensemble. Face à un problème, invitez votre adolescent à donner son point de vue. Puis partagez le vôtre. Ensuite, proposez à votre ado de réfléchir ensemble à une solution qui satisferait les deux parties. Écrivez toutes les idées – sensées ou insensées – sans les évaluer, puis regardez lesquelles vous voulez mettre en application, par exemple : « Jeter à la poubelle les détritus traînant dans la chambre, et aller acheter des tablettes de rangement. » On favorise ainsi la coopération et la responsabilisation.
• Et du côté des adolescents ? Au lieu de blâmer ou d’accuser leurs parents, les ados peuvent dire comment ils se sentent, et ce qu’ils auraient aimé ou espéré : « Papa, devant mes amis, au lieu de crier si je fais quelque chose qui te contrarie, je préférerais s’il te plaît que tu me dises que tu veux me parler une seconde, et que tu me parles seul à seul ».
• Sur les sujets plus graves. Plutôt que de chercher à faire une seule « conversation officielle » d’éducation affective et sexuelle, ou encore sur les drogues, mieux vaut saisir les occasions d’avoir de courts échanges, à propos d’une émission, d’un article, d’une publicité, d’une situation... Le mieux est d’inviter l’adolescent à s’interroger sur ces questions et de lui demander son avis, avant de donner le vôtre. •
Article paru dans Zélie n°18 (Mars 2017)
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