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Faire durer son mariage


Quels sont les secrets de longévité de ces couples toujours amoureux ?

Quand nous voyons un homme et une femme qui ont 30 ou 50 ans de vie commune derrière eux et semblent toujours amoureux, peut-être ne pouvons-nous nous empêcher de penser : « Quelle chance ! » Et c’est le cas. Pourtant, seul ce couple sait ce qu’il a traversé. Gary Chapman rappelle cette évidence : « Tous les couples font face à des difficultés. »

Dans son livre, Toujours mariés, toujours amoureux (Editions Farel), co-écrit avec Harold Myra, le conférencier américain Gary Chapman – auteur de l’incontournable Les langages de l’amour – évoque cette « seconde moitié de la vie conjugale, qui peut être la meilleure ». Celle-ci arrive vers l’âge de 55 ou 65 ans, lorsque les enfants, si on en a eu, sont grands, et que l’on se retrouve seul avec son conjoint.

Cette période comporte ses défis propres : réussir à garder un emploi, choisir le lieu où l’on veut passer sa retraite, continuer à soutenir ses enfants quand ils rencontrent des épreuves, affronter le décès des proches, apprivoiser la ménopause et l’andropause...

Cependant, le mariage peut être mis à l’épreuve dès le début de la vie de couple. Gary Chapman fait ce récit : « Karolyn, mon épouse, et moi-même sommes mariés et heureux de l’être encore depuis plus de cinq décennies. Nous avons marché ensemble par beau temps et sous la pluie, dans l’obscurité et dans la vive clarté. Nous avons usé de franchise pour aborder nos difficultés au début de notre mariage. C’est dans ces périodes sombres que je me suis souvent dit : « Je n’ai pas épousé la personne qu’il fallait. Ça ne marchera jamais ! Nous sommes trop différents. » J’étais alors en faculté de théologie pour devenir pasteur, et plus la date de l’examen final approchait, plus je me rendais compte que je ne pourrais jamais prêcher devant les gens un message d’espérance alors que je me sentais tellement malheureux en ménage ! »

Gary lance un appel désespéré à Dieu, et en réponse, l’image de Jésus lavant les pieds de ses disciples s’impose à son esprit. Il se rend compte qu’à l’égard de son épouse, il n’a pas adopté l’attitude du Christ serviteur. Il a donc demandé à Dieu de la lui donner et a posé ces trois questions à sa femme : « Que puis-je faire pour t’aider ? Comment puis-je te faciliter la vie ? Comment être un meilleur mari pour toi ? » Karolyn a répondu, et il a découvert que le langage d’amour prioritaire de sa femme était les services rendus. Quelques mois plus tard, elle lui a posé ces trois mêmes questions. Leur vie conjugale a « radicalement changé ».

Gary Chapman propose notamment trois autres pistes pour ne pas laisser sa vie de couple s’enfoncer dans la médiocrité. D’abord, garder un esprit d’aventure ! Il ne s’agit pas forcément de partir faire le tour du monde en bateau ; cela peut passer par des actions simples : trouver un engagement commun dans sa paroisse ou dans sa ville, s’inscrire ensemble à un cours de poterie, faire un pique-nique en forêt, visiter la ville natale de chacun en allant là où il est né, a été à l’école ou à l’église...

Une autre clé est d’accepter les différences de personnalité entre les deux conjoints : discret ou bavard, entreprenant ou sur la réserve, ordonné ou bohème, planificateur ou fonceur, ou encore lève-tôt ou lève-tard.

Gary raconte comment il s’est mis à apprécier, un matin à 7 heures, le fait que sa femme se lève habituellement tard, contrairement à lui : « Je me suis tout d’abord cogné la tête contre la porte de l’armoire qu’elle avait laissée ouverte. Ensuite, j’ai fourré mon coude dans le four à micro-ondes qu’elle avait également laissé ouvert. Puis, en me retournant pour prendre un couteau et couper mon pamplemousse, je l’ai bousculée. Je me suis excusé et j’ai ajouté : « Tu sais, ma chérie, je suis vraiment heureux que tu ne sois pas une personne matinale. » »

Outre l’importance de demander pardon et de pardonner, c’est enfin la capacité à remercier et à bénir l’autre qui inscrit le couple dans la durée. Dire merci à son conjoint pour ce qu’il fait, éviter la critique permanente et voir ce qui est beau dans cette vie donne du sel à la vie à deux. Elise Tablé

Article paru dans Zélie n°31 (Juin 2018)



Crédit photo : Candida Performa/Wikimedia commons CC

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