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5 étapes pour discerner



Dans un livre éclairant, Comment discerner (éditions Emmanuel), Pascal Ide, docteur en médecine, en philosophie et en théologie, propose un chemin pour discerner, qui prend en compte toutes les dimensions de la personne.



« Discerner, c’est voir ce que nous avons à faire, c’est déterminer le chemin par lequel nous atteignons notre but », rappelle Pascal Ide. S’inspirant de saint Thomas d’Aquin, saint Ignace de Loyola et de sa propre réflexion, il propose cinq étapes de discernement, qui s’appliquent à deux biens - et non pas à un bien et un mal par exemple.


Préalablement à ces étapes, une première étape de se tourner vers Dieu, ce qui est « une loi générale de l’action chrétienne ». Adorer Dieu, implorer l’Esprit Saint de nous donner sa lumière et rendre grâce contribuent à ce que notre action trouve sa source dans le Seigneur.


Autre étape préliminaire, poser clairement la question ou formuler une alternative : « Oui ou non, est-ce que l’an prochain, je ferai ce type d’études ? » La question doit nous placer entre « A » et « non-A », et non entre A et B, car cela dédouble les possibilités - choisir A, ne pas choisir A, choisir B, ne pas choisir B, qui sont toutes liées à des raisons différentes. Autrement dit, une chose est de choisir de ne pas se marier, une autre est de choisir positivement la vie religieuse.


1 Écouter son cœur. Il s’agit de sonder notre désir profond, car « Dieu nous fait désirer ce qu’il veut nous donner », dit sainte Thérèse. Il s’agit ici d’un désir durable, puissant, d’un bien fondamental (lire aussi « Nos désirs profonds »). Au fond de moi, qu’est-ce que j’éprouve ou ressens ? Qu’est-ce que je préfère ? Si j’ai peur, quelle est l’aspiration derrière cette peur ?


2 Se laisser enseigner par la loi et les signes. Cette fois, il s’agit de discerner en s’ouvrant aux messages d’une réalité extérieure : la Parole de Dieu, les commandements de la charité (aimer Dieu, s’aimer soi-même et aimer son prochain), la loi de l’Église, la loi civile lorsqu’elle est juste. Quant aux signes, il s’agit d’événements qui montrent la présence divine, que l’on relit après coup et que l’on ressent intérieurement. Ainsi, Benoît XVI, après la visite au camp d’Auschwitz, vit « un arc-en-ciel » qui fut pour lui « un motif de grand réconfort ».


3 Exercer son intelligence pratique. Utiliser sa raison tournée vers l’action est une étape à ne pas manquer. On peut peser le pour et le contre, avec une technique souvent utilisée : deux colonnes, une pour « A » (par exemple, partir en vacances chez ma belle-sœur) et l’autre pour « non-A » (ne pas partir en vacances chez ma belle-sœur). Il faut en même temps accepter de risquer un échec, car, comme le rappelle Pascal Ide, « à l’inverse de l’application scientifique, le choix ne se déduit pas de manière nécessaire à partir de principes universels ».


4 Prendre conseil. Interroger quelques personnes avisées (qui ne prendront pas la décision à notre place !), expérimentées, qui ont vécu une situation proche de la nôtre, peut s’avérer très éclairant.


5 Être inspiré par l’Esprit Saint. Qu’est-ce que Dieu veut nous dire ? Saint Ignace propose de considérer longuement notre finalité - « à savoir la louange de Dieu et notre salut », rappelle le fondateur des jésuites -, puisque le discernement ne porte que sur les moyens. Cela nous permet de relativiser certains biens naturels, et d’adhérer davantage à la volonté divine.


Retour au cœur ensuite : qu’est-ce que je sens ? qu’est-ce que je dois ? qu’est-ce que Dieu veut ? Sans l’un de ces trois pôles, la vision serait comme tronquée. Mais avec les trois critères réunis, la réponse pourrait bien s’imposer alors... Solange Pinilla


Lire le reste de Zélie n°98 - Septembre 2024 sur le thème de "Discerner et faire des choix"



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