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Claire Barneron, directrice chez Agrilys




Avec son associé, Claire pilote une petite entreprise de quatre salariés qui organise des voyages agricoles pour les scolaires et les professionnels. Elle propose aussi aux acteurs du monde agricole un accompagnement en stratégie. La culture de cette entreprise est notamment fondée sur le partage et la flexibilité.



Cela fait déjà dix ans que Claire co-dirige Agrilys avec son associé Jérôme. Au départ, elle n’avait jamais pensé devenir entrepreneuse. Issue d’une famille d’agriculteurs, elle a suivi des études dans une école d’agriculture à Toulouse. « Je suis beaucoup partie en formation et en stage à l’étranger, raconte Claire Barneron. J’ai pris le goût de l’international. »


Quelques années plus tard, elle répond à l’offre d’emploi d’une personne, Jérôme Frugère, qui organise des voyages pour le monde agricole et cherche son premier salarié. « Il m’a demandé si j’avais une âme entrepreneuriale, car il voulait s’associer. Je me suis dit : "Pourquoi pas ?" ». L’entreprise, Agrilys, a pour but de proposer des voyages agricoles grâce à des partenaires, avec des thèmes tels que la filière ovine en Ecosse, horticulture et senteurs florales en Allemagne ou encore une découverte agricole générale de la Californie.


Pour mieux accompagner les acteurs du monde agricole sur leurs enjeux et développer un accompagnement plus stratégique, Claire s’est formée au métier de facilitatrice – qui consiste à accompagner un commanditaire autour d’un processus –, ainsi qu’au coaching.


Les bureaux de l’entreprise sont maintenant situés à Rennes, même si la dirigeante travaille depuis Paris. Certaines salariées – elles sont quatre femmes - sont en télétravail : « Chacun vient au bureau quand il veut et a un poste adapté à la maison », détaille Claire. Elle fait le lien avec l’équipe au jour le jour et accompagne « l’accomplissement de chacun » dans l’équipe, tout en réalisant des déplacements pour organiser les voyages.


« Une fois par trimestre, pendant une à deux journées, nous prenons le temps de refaire équipe. Nous commençons par un temps de "j’aime, j’aime pas", où chacun parle de la période écoulée en évoquant ce qui va ou ne va pas, à titre professionnel et personnel. » Elle ajoute : « Cela permet d’être en toute vérité, et de mettre les dirigeants et les salariés au même état de partage des réussites, des forces, des vulnérabilités ; cela permet aussi aux équipes de comprendre les coups de mou des dirigeants et leurs demandes de soutien. »


Lorsque nous demandons à l’entrepreneuse si elle voit des spécificités au fait d’être une dirigeante en tant que femme, elle évoque plutôt « la sphère du féminin, que chacun a à cultiver », précisant : « Il s’agit notamment d’une sensibilité accrue à la question du cycle de vie, du cycle au quotidien. Cette semaine, une salariée qui devait revenir de congé maternité nous a annoncé prendre finalement un congé parental ; nous lui avons dit : "Il n’y a pas de problème ; c’est tellement précieux pour toi de vivre cela, cela va ouvrir d’autres choses pour toi comme pour l’entreprise" ».


Claire ajoute : « Je suis très fonceuse et cash, avec un masculin symbolique intérieur assez fort, tandis que Jérôme a une sensibilité presque plus grande, une attention aux personnes et une qualité d’écoute importantes. Il m’a fait grandir dans ma dimension féminine ! »


Par ailleurs, elle explique : « Étant célibataire, j’ai une vigilance à garder vis-à-vis de mon travail, car j’ai déjà frôlé le burn-out à force de trop en faire. Je dois créer le contrepoids en face de ma vie professionnelle, grâce à des amitiés et des activités notamment, car je n’ai pas une famille qui produirait cet équilibre de façon naturelle ».


Claire fait partie d’une équipe d’Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) de son quartier à Paris. Elle a également rejoint l’équipe « Accueil » du mouvement pour la capitale. Dans son équipe parisienne, 8 à 10 dirigeants ou cadres accompagnés d’un conseiller spirituel se retrouvent une fois par mois. Ils prient ensemble, partagent leurs pépites et leurs difficultés et échangent autour d’un thème, tels que la liberté ou les figures féminines dans la Bible. « Cela permet de sortir de la bulle de l’entreprise, de parler du bien-être des équipes et de la dimension spirituelle dans nos vies d’entrepreneurs. »


Il y a quelques années, Claire a également suivi le parcours Zachée, une proposition de la communauté de l’Emmanuel qui invite à réfléchir concrètement à la Doctrine sociale de l’Église (lire Zélie n°16, p. 13).


La foi chrétienne nourrit la vie professionnelle de la dirigeante : « Ma prière quotidienne remet sans cesse mon travail en offrande et action de grâce ! » Solange Pinilla



Lire le reste de notre dossier "Dirigeantes chrétiennes" dans Zélie n°69 - Janvier 2022


Photo © Coll. particulière

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