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L’écologie au quotidien



Nous faisons sans doute déjà un certain nombre de choses pour respecter la nature créée par Dieu. Chacun à notre rythme et sans jugement, continuons à avancer dans nos pratiques écologiques. Approfondissons notre connaissance de la Terre, émerveillés par sa beauté et conscients de ses ressources limitées.



Cultiver un potager, cuisiner, faire davantage de trajets à pied, contempler la nature... Il faut le reconnaître, adopter un mode de vie écologique demande du temps. Le vrai temps de la vie, sans doute, à rebours de nos rythmes quotidiens parfois très rapides.


Cependant, même quand on habite en appartement, avec un travail, des proches, et peu de temps libre, on peut faire des choix de consommation responsables en alimentation, cosmétiques ou vêtements. Cela peut demander un budget plus élevé dans certains domaines. Bref, combien sommes-nous prêts à donner, en temps et parfois en investissement financier, pour mieux respecter la Création ?


L’enjeu ne se limite pas à un simple engagement personnel, comme lorsqu’on suit une mode ou qu’on pratique un loisir. C’est de toute notre vision de l’être humain qu’il s’agit, et donc de notre relation à Dieu. Contrairement à l’idée selon laquelle l’écologie serait peu importante au regard de la foi et du salut, en réalité, l’écologie fait partie de la relation à notre Père du Ciel ; par exemple, nous savons que gaspiller est une faute qui offense le Créateur et les créatures. Saint Jean-Paul II le disait déjà en 1990 : « Les chrétiens savent que leurs devoirs à l’intérieur de la création et leurs devoirs à l’égard de la nature et du Créateur font partie intégrante de leur foi ».


Avant de voir concrètement comment mettre en place de nouveaux gestes écologiques, demandons-nous : au fait, pourquoi y mettre autant d’énergie ? Il s’agit d’abord de savoir ce qu’est vraiment l’écologie.


Dans son ouvrage Les 4 sens de la nature (éditions Emmanuel), le Père Pascal Ide, docteur en médecine, en philosophie et en théologie, rappelle que Dieu se dit à travers la Bible et à travers la Création. Toutes les deux racontent une histoire. L’auteur propose d’appliquer à la nature les quatre sens que l’on utilise pour interpréter l’écriture. Ainsi, le sens littéral de la Création correspondrait aux sciences de la nature. Le terme « éco-logie » vient d’ailleurs du grec oikos (maison) et logos (discours) : il s’agit donc de l’étude de la nature.


C’est aussi ce que soulignent Johannes et Mahaut Hermann, respectivement ornithologue et chercheuse, dans leur livre Comprendre et vivre l’écologie (éditions Emmanuel) : « En ouverture des conférences qu’on nous invite à assurer ici et là, nous avons coutume de dire : "L’écologie est d’abord une discipline scientifique, les écologistes se basent sur les résultats d’une science : si vous ne retenez qu’une chose, que ce soit celle-ci." »


Le deuxième sens, allégorique, appliqué à la nature, serait selon Pascal Ide la cosmologie théologique : « Celle-ci lit dans la nature la création où Dieu se dit, donc le miroir de l’invisible ». Troisième façon d’interpréter la nature : le sens moral de la Création ; il s’agit ici du discours écologique au sens le plus courant, à travers les actions individuelles et collectives que l’on peut mettre en place.


Le dernier sens de l’écriture appliqué à la nature est eschatologique, relatif aux événements à venir ; on le traduirait ici par une approche de la Création grâce à la poésie, au discours symbolique et artistique et à la liturgie.


On voit donc que la Création est sacrée parce que Dieu nous parle à travers elle. Elle nous raconte l’histoire entre Lui et nous ; elle n’est pas un simple paysage qui nous entoure. Johannes et Mahaut Hermann regrettent l’usage du terme « environnement » pour désigner la nature, car il peut donner à penser que celle-ci est extérieure à nous, alors que nous faisons partie d’un réseau dense d’interdépendances. Même si une vie artificialisée nous le fait un peu oublier, en réalité, sans air, sans eau, sans soleil, sans végétaux ni animaux, nous ne pourrions pas vivre...


« Les êtres vivants, être humains inclus, sont en interaction avec le milieu physique, mais surtout entre eux : compétition, prédation, coopération..., expliquent Mahaut et Johannes Hermann. L’écologie est donc cette science qui étudie les conditions d’existence de toutes les espèces et en constate aussi les dégradations, ce que l’on nomme crise écologique. »


Car il faut aussi en passer par là, pour prendre conscience des maux et des injustices que provoquent nos modes de vie. Certes, cela peut paraître culpabilisant, d’autant que nous n’avons pas choisi de vivre à une époque où l’on crée des « continents de plastique » - zones océaniques où des déchets de plastique flottent, le plus grand se trouvant dans le Pacifique nord ­­-, où l’on élève des animaux qui vivent en rangs serrés sans jamais voir la lumière du jour, où de nombreuses industries créées dans les pays pauvres polluent l’air et l’eau des populations locales...


Le premier chapitre de Laudato Si’ souligne cette réalité dont nous n’avons pas suffisamment conscience : la richesse des pays occidentaux est rendue possible en partie aux dépens des ressources naturelles et humaines des pays plus pauvres. L’exemple de l’industrie de la mode est particulièrement criant à ce sujet (voir l'article « Progresser vers une mode écoresponsable »). L’encyclique du pape François défend avec conviction une écologie intégrale, qui rappelle que tout est lié et qui intègre les aspects environnementaux, économiques et sociaux.


Même si les êtres humains des siècles précédents n’étaient pas toujours respectueux de la Création - par exemple, les eaux usées étaient jetées dans les rivières, mais la population était beaucoup moins nombreuse et donc l’impact plus faible -, les décennies qui ont suivi la Seconde guerre mondiale ont provoqué, grâce aux progrès techniques, une augmentation du consumérisme et une dégradation de la capacité de la planète à accueillir la vie. C’est le « paradigme technocratique » dénoncé dans Laudato Si’ : « Cela suppose le mensonge de la disponibilité infinie des biens de la planète, qui conduit à la "presser" jusqu’aux limites et même au-delà des limites ».


Dès lors, comment mieux intégrer les êtres vivants - dont l’existence dit la gloire de Dieu, même les ronces ! - et les générations futures, dans nos choix de vie et de consommation ?



Précisons que certaines solutions ne sont écologiques qu’en apparence. Par exemple, fabriquer ses cosmétiques est une bonne idée, mais si l’on commande les ingrédients sur Internet, avec l’émission de CO2 générée par le transport et les emballages contenant les différents composants, ce n’est plus vraiment écoresponsable. En revanche, il est moins polluant de continuer à utiliser un objet « non écologique » jusqu’à ce qu’il soit hors d’usage, que de jeter ce dernier pour acheter un objet durable neuf.


De même, certaines solutions écologiques ne sont pas toujours très efficaces, ou du moins pas pour tout le monde (pour l’auteur de ces lignes, le dentifrice solide a occasionné des maux dentaires à deux reprises). Il est normal que chacun découvre les solutions qui lui conviennent, dans la mesure où tous les êtres humains sont différents.


Par ailleurs, certaines actions écologiques sont plus coûteuses, telles que, généralement, acheter bio - même si cela permet peut-être d’éviter des maladies. Beaucoup de changements font faire des économies cependant, même à petite échelle, comme réaliser ses propres yaourts pour éviter les pots en plastique.


Par ailleurs, il n’existe pas (ou pas encore) de solution parfaite dans certains domaines ; on polluera toujours un peu. Par exemple, le recyclage des batteries de vélos électriques en est encore à ses débuts en France. L’important est d’acheter moins et d’opter pour des produits qui peuvent être recyclés - même si le recyclage demande de l’énergie - ou compostés. Le critère d’achat est : ce produit permet-il de moins polluer que le précédent ?


L’écologie prend racine dans l’émerveillement devant la Création. Ce premier champ d’action passe par le fait de s’informer sur la diversité du vivant - grâce à la revue La Hulotte, par exemple, ou en apprenant des chants d’oiseaux -, d’observer les étoiles, ou encore de faire pousser une plante - des radis ou du basilic dans la cuisine suffisent pour commencer. Ces gestes donnent envie de la protéger. Lire des articles sur la crise écologique permet aussi d’enrichir la prise de conscience dans ce domaine.


Dans 31 jours pour progresser dans ma transition écologique (éditions Eyrolles), Cyrielle Blazy, coach en transition écologique, et Isabelle Servant, coach et formatrice, donnent de nombreux conseils concrets et actualisés. Nous nous inspirons de leurs solutions et témoignages dans les lignes suivantes, sans prétendre à l’exhaustivité.


• Produits d’entretien


Une première astuce est de connaître les pictogrammes qui se trouvent sur nos liquides vaisselle, nettoyants sol ou vitres, lessives, déodorants, nettoyants WC... Voir celui avec un poisson mort, par exemple sur les produits de débouchage des toilettes, permet de prendre conscience qu’ils provoquent des effets néfastes à court ou long terme sur les organismes des milieux aquatiques. Outre l’usage de la ventouse, on peut verser dans une canalisation bouchée un demi-verre de cristaux de soude et de l’eau chaude - en portant des gants et si possible un masque -, puis laisser agir une nuit.


Côté lessive, il existe de nombreuses recettes maison (comme celle de notre article « Appliquer Laudato Si’ à domicile », Zélie n°29, pages 18-19). Deux informations : pour trouver du véritable savon de Marseille (jaune, adapté à l’entretien de la maison, le vert étant réservé à l’usage corporel), avec 72 % minimum d’huile végétale, mieux vaut éviter les contrefaçons et privilégier les marques traditionnelles que sont Marius Fabre, Fer à Cheval, La Corvette et La Savonnerie du Midi.


Si l’on trouve que la lessive faite maison n’enlève pas assez les taches, il est conseillé d’ajouter une cuillère à soupe de percarbonate de soude, un blanchissant efficace, au moment du lavage.


Une innovation intéressante est l’œuf de lavage Eco-Egg. Ce produit, fabriqué chez nos voisins britanniques, contient des billes de céramique minérales qui ionisent les molécules d’oxygène dans l’eau afin de pénétrer le tissu ; elles constituent un détergent naturel. L’Eco-Egg, qui coûte une quinzaine d’euros, permet d’éviter les lessives du commerce et leurs produits chimiques, ainsi que leurs emballages. Il peut fonctionner 210 lavages (et pour certains modèles, 720) et est rechargeable, ce qui compense le fait qu’il soit en plastique. Nous l'avons testé pour vous : pour l’instant, il lave très bien, à condition de le laisser sécher entre deux lessives. Mieux vaut choisir un modèle avec parfum.


Un liquide vaisselle maison qui nettoie de manière satisfaisante peut être fabriqué de la manière suivante : mélanger 20 % de liquide vaisselle (acheté en vrac ou en magasin bio), 70 % de vinaigre blanc et 10 % d’eau dans un flacon à pompe. Cela permet de diminuer la quantité de produits chimiques ingérés à cause d’une vaisselle mal rincée, ou évacués dans les eaux usées, avec un risque pour les cours d’eau.


Pour laver la vaisselle, on peut trouver en magasin bio une brosse en bois compostable, à tête interchangeable en fibre végétale. Abandonner l’éponge synthétique issue de la pétrochimie est possible grâce à une éponge lavable en fibre de bambou, avec un côté récurant et un côté microfibre. L’essuie-tout sera remplacé avec profit par des torchons, tout simplement.


• Hygiène et cosmétiques


Un produit cosmétique entièrement naturel qui nettoie, démaquille et limite la déshydratation tout à la fois, cela existe ! Il s’agit des huiles végétales vierges, première pression à froid (sur ce sujet, voir Zélie n°28, page 5).


Utiliser des cotons démaquillants lavables est préférable (voir comment en fabriquer avec le tutoriel page 19 de Zélie n°65). Pour éviter qu’ils ressortent tachés de la machine à laver, on peut les faire tremper une heure dans de l’eau chaude avec une pincée de percarbonate de soude.


Concernant les shampoings solides qu’on trouve aujourd’hui (Les savons de Joya, Pachamamaï, Comme Avant...), ils peuvent parfois assécher les cheveux à cause des tensioactifs qu’ils contiennent. Mieux vaut alors enduire sa chevelure d’huile végétale ou de beurre de karité une heure avant le shampoing. Dans la salle de bains écologique, on trouvera aussi une brosse à dents à tête interchangeable (Tout allant vert, Lamazuna, Bioseptyl...).


Au moment des règles, une alternative aux protections hygiéniques issues de la pétrochimie est la culotte menstruelle ; il s’agit d’une culotte renforcée qui absorbe le flux. Elle contient des fibres d’argent (un oligoélément naturel) ou de bambou, qui ont des actions antimicrobiennes, antifongiques et antibactériennes. Il faut la rincer à l’eau froide avant de la passer en machine.


Dans 31 jours pour progresser dans ma transition écologique, Apolline, étudiante, témoigne : « Après être passée à la culotte, je ne m’imagine pas revenir aux serviettes qui sont irritantes, pas du tout clean niveau composition, et qui sont une catastrophe au niveau écologique. Aujourd’hui, j’utilise les culottes de la marque Réjeanne. C’est un investissement sur le coup, mais qui est largement amorti sur le long terme. Et le résultat est top. Aucune fuite, aucune odeur, aucune gêne, les culottes sont très agréables ». Par exemple, les culottes Réjeanne peuvent être portées jusqu’à 12 heures d’affilée.


Une autre solution est la coupe menstruelle, à condition de la vider toutes les quatre heures pour éviter que le sang ne stagne longtemps.


A lire aussi. « Des cosmétiques naturels et solidaires » (Zélie n°63, page 7) et « Cosmétiques : faites-les vous-même ! » (Zélie n°22, page 6).


• Zéro déchet


Outre les nombreuses astuces proposées dans notre précédent article sur ce sujet (Zélie n°7, « Réduire ses déchets »), en voici de nouvelles. Pour limiter les émissions carbone, si on a le choix entre une boutique accessible à pied ou en transport en commun, et une livraison, mieux vaut privilégier la première. Une bonne idée pour protéger les arbres, qui absorbent le CO2, produisent de l’oxygène et abritent une faune importante, est d’utiliser le moteur de recherche Ecosia : pour 50 recherches effectuées, un arbre est planté.


Petite information sur le recyclage du papier : les enveloppes se recyclent (en enlevant le film plastique pour les enveloppes à fenêtre), ainsi que les pochettes cartonnées (sans les élastiques). En revanche, les papiers de moins de 5 cm ne se recyclent pas - mieux vaut éviter de déchirer -, ni les tickets de caisse, ni les mouchoirs en papier utilisés – ces derniers sont cependant compostables.

Pour les emballages cadeaux, n’hésitons pas à en utiliser en tissu : un pochon à coudre ou à acheter, que la personne qui reçoit le présent pourra à son tour réutiliser. Il ne faut pas se priver non plus d’offrir des cadeaux immatériels, comme un cours de cuisine ou une sortie.


Deux matériaux sont à privilégier pour éviter le plastique, qui ne se recycle pas toujours : le verre et l’inox. On peut vérifier si des ustensiles de cuisine sont en inox, en prenant un petit aimant : si celui-ci adhère, c’est de l’inox. En revanche, le téflon, qui sert de revêtement antiadhésif à certains moules et poêles, est collé grâce à un produit, le PFOA, un perturbateur endocrinien reconnu. Si un revêtement en téflon est abîmé, rayé ou chauffé à température élevée, le PFOA va migrer sur les aliments.

• Vie quotidienne


Concernant les transports, si on hésite entre train et voiture pour aller au travail, choisir le chemin de fer sera sept fois moins polluant, en termes d’empreinte carbone. Si on part en vacances et qu’on a le choix de la destination, pourquoi ne pas se rendre dans une région voisine ? Dès lors que le paysage change, on se sent dépaysé !


Petit chiffre concernant la pollution numérique : 1h30 de streaming produisent presque autant de dioxyde de carbone que 20 km de trajet en voiture (sur ce sujet, lire aussi « Numérique : pour un usage plus écologique », Zélie n°57, page 7).


A lire aussi. « Consommer mieux et moins dépenser » (Zélie n°9, pages 7-8), « Composter, pourquoi pas moi ? », (Zélie n°20, page 17) et « Vivre sans frigo, ou presque » (Zélie n°25, page 11).


Deux idées pour conclure : aimer la Terre et les êtres humains commence par s’aimer soi-même, comme enfant de Dieu, et prendre soin de sa santé.


Enfin, toutes ces actions individuelles sont utiles, mais elles sont à conjuguer avec des efforts communs. Cela peut passer par l’engagement dans une association (écologique ou caritative), un parti politique, ou encore l’intégration d’un groupe de formation ; des « parcours Laudato Si’ » existent dans de nombreux diocèses.


Avançons humblement, chacun à notre rythme, dans un chapitre différent de notre conversion écologique, en la confiant dans la prière, et pour la plus grande gloire de Dieu ! Solange Pinilla



Le témoignage d’une famille écolo


Pour polluer moins, faudrait-il avoir moins d’enfants ? Si certaines personnes en sont persuadées, ces deux données ne sont pas forcément corrélées. Les pays à faible natalité sont les plus pollueurs, tandis que des contrées où l’on a beaucoup d’enfants ont une empreinte carbone moindre. De plus, si nous souhaitons préserver notre « maison commune » qu’est la planète, n’est-ce pas pour nos enfants que nous le faisons justement ? La clé se trouve davantage dans les changements à apporter à notre mode de vie, et au partage avec ceux qui ont moins, plutôt que dans le nombre de vies sur terre.


C’est aussi par l’éducation que les jeunes générations peuvent vivre à rebours du consumérisme. Le livre Petits héros de la planète, d’Alexis et Adeline Voizard et leurs enfants (éditions Emmanuel), propose une vision originale et globale. Les auteurs, qui ont déjà publié des ouvrages sur l’écologie, ont commencé à modifier leurs habitudes grâce à la lecture de Laudato Si’ et à des témoignages.


Depuis, ils ont déménagé pour moins utiliser leur voiture ; ils élèvent quelques poules et font eux-mêmes leurs gâteaux du goûter. Chaque chapitre, par la voix de Soline (9 ans) ou de Baptiste (11 ans), raconte comment leur famille agit pour mieux respecter la Création : prendre le temps de déguster son repas, ranger sa chambre pour être attentif à ce qui nous est donné, prier pour ceux qui n’ont pas accès à l’eau...


Le témoignage est suivi d’une information « incroyable mais vraie » (telle que « 7 jouets sur 10 ne sont plus utilisés au bout de 8 mois »), d’une citation (« Tu as vraiment de la valeur pour Dieu », du pape François), d’un encadré nommé « L’effet papillon » pour montrer qu’un petit geste peut parfois avoir de grandes conséquences (par exemple, emmener à la ludothèque un camarade en situation précaire), une proposition de défi (organiser une « soirée famille » avec des jeux de société ou des déguisements) et enfin un lieu ou un jeu à découvrir (visiter le musée des arts forains à Paris, qui présente des manèges et jeux de la Belle Époque, plus durables que les attractions en plastique).


Cet ouvrage illustré se distingue par son regard bienveillant : oui, un paquet de chips, ou un bon bain, peuvent faire plaisir de temps en temps, même s’il vaut mieux préparer un pique-nique zéro déchet et opter pour la douche habituellement.


Le livre, qui sera précieux pour les parents, et pour les enfants de 7 à 12 ans, propose un regard « intégral » sur l’écologie, dans ses trois dimensions : voir la main de Dieu dans la nature (par exemple, remercier le Créateur pour la beauté de la forêt), décider de petites ou grandes actions pour moins polluer (finir son assiette, quitte à moins se servir) et prendre soin des plus pauvres et petits (dire bonjour à une personne SDF et lui demander son prénom). S. P



Être végétarien, bonne ou mauvaise idée ?


Le végétarisme (exclusion des chairs animales dans l’ alimentation) et le végétalisme (élimination des autres produits issus de l’élevage tels que le lait, le fromage, les œufs ou le miel) comportent de plus en plus d’adeptes. Ces personnes sont motivées par des raisons de santé, ou encore par le refus de l’élevage intensif. Celles-ci provoquent des pratiques de maltraitance des animaux, l’émission de gaz à effet de serre (en partie produit par le bétail lui-même), la déforestation pour cultiver de quoi nourrir les animaux - le soja notamment - et l’appauvrissement des sols.


Il est vrai que manger des biscuits industriels (ou mayonnaises, pâtes, plats cuisinés...) dont les œufs sont rarement issus de poules élevées en plein - sauf s’ils sont bio, notamment -, n’est pas vraiment idéal. 80 % des volailles en France vivent dans des élevages intensifs pour satisfaire une demande croissante à bas prix. Il est également triste de constater que l’espérance de vie d’un poulet élevé pour sa chair est de 35 jours, alors que son espérance de vie serait de 5 ans en moyenne.


Selon une étude de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), un Français mange plus de 250 g de protéines animales par semaine, davantage que les apports conseillés (175 g à 245 g selon le poids). Notons que les produits qui contiennent des protéines animales ne sont pas composées à 100 % de celles-ci. Par ailleurs, on trouve aussi des protéines végétales dans les légumineuses, céréales complètes, algues, fruits et légumes.


Faudrait-il arrêter de manger de la viande et des produits issus d’animaux ? Un bon compromis serait peut-être d’en manger moins, et que ces produits soient issus de conditions d’élevage meilleures : agriculture biologique, élevage en plein air, Label Rouge, achat directement chez le producteur, informations données par le boucher, fromager ou crémier sur le nom de ses fournisseurs, quitte à mener son enquête ensuite...


Cependant, il n’est sans doute pas nécessaire d’arrêter d’en consommer. La nature (c’est-à-dire le Créateur) nous donne d’ailleurs un indice : la vitamine B12, nécessaire au fonctionnement du cerveau, au système nerveux et à la formation du sang, se trouve principalement dans les protéines animales. Les végétariens et les végétaliens doivent se supplémenter en vitamine B12. Cela peut donc signifier que Dieu a prévu que nous mangions un minimum de viande ! Mais en quantité limitée, dans des conditions d’élevage aussi écologiques que possible, et en complétant avec des céréales et légumineuses.


En tant que chrétien, on observe que Jésus a mangé du poisson (Luc 24, 42-43) et de l’agneau (Luc 22, 8), qui étaient, certes, sans doute pêchés et élevés de manière raisonnable ; a priori, ce n’est donc pas un acte mauvais que de consommer une chair animale ! Ni de ne pas en manger. Concernant la santé, si l’on commence un régime végétarien, mieux vaut en parler à son médecin, notamment pour éviter des carences alimentaires. S. P.



Crédit photos : Pok Rie/Pexels.com CC - Sarah Chai/Pexels.com CC


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